U.S./Belgian citizen arrested for his alleged participation in the trade of “blood diamonds” during Sierra Leone’s civil war
Michel Desaedeleer, citoyen belge et américain, a été arrêté cette semaine en Espagne suite à un mandat d'arrêt européen. Il est soupçonné d'avoir participé avec l’ancien Président libérien Charles Taylor et les rebelles sierra léonais du Revolutionary United Front (RUF) à la réduction en esclavage comme crime contre l'humanité et au pillage de « diamants du sang » comme crime de guerre dans le district de Kono dans l’est de la Sierra Leone de 1999 à 2001.
Plusieurs citoyens de la Sierra Leone forcés de travailler dans les mines pendant la guerre civile ont déposé contre M. Desaedeleer, qui réside aux Etats-Unis, une plainte pénale en janvier 2011 à Bruxelles par l’intermédiaire de l’avocat Luc Walleyn. Cette plainte a conduit les autorités compétentes belges à formellement ouvrir une enquête qui a finalement conduit au mandat d’arrêt européen délivré contre M. Desaedeleer. Le Centre for Accountability and Rule of Law (CARL) à Freetown en Sierra Leone et Civitas Maxima (CM) à Genève en Suisse ont collaboré depuis plusieurs années sur ce dossier pour que les victimes puissent enfin obtenir justice.
Pendant la guerre civile en Sierra Leone (1991-2002) le mouvement rebelle RUF a réduit des civils en esclavage pour qu'ils extraient des diamants dans les mines du district du Kono. Ces diamants étaient ensuite acheminés vers Charles Taylor, à Monrovia, Liberia, puis vendus sur le marché international.
C’est la première fois qu’un homme d’affaire est arrêté pour sa participation présumée aux crimes internationaux de pillage de diamants du sang et de réduction en esclavage de personnes civiles.
Ibrahim Tommy, le Directeur exécutif de CARL, a déclaré aujourd’hui depuis Freetown: « Ceci est une autre étape importante dans nos efforts collectifs pour assurer que justice soit rendue pour les crimes commis durant le conflit en Sierra Leone. Personne ne devrait échapper à la justice quand des infractions graves telles qu’asservir les gens et les forcer à travailler dans des mines de diamants sont commises. Ce dossier aidera également à faire la lumière sur les auteurs discrets du tristement célèbre commerce des «diamants de sang» en Sierra Leone ». Pour sa part Alain Werner, le Directeur de Civitas Maxima, a ajouté depuis Genève: « Ceci est un cas historique, unique en son genre, et il va contribuer à une prise de conscience sur le rôle joué par des hommes d’affaires dans la commercialisation des ressources naturelles en particulier pendant les conflits armés, en Afrique et ailleurs ».