Michel Desaedeleer est mort en détention en Belgique

Michel Desaedeleerhomme d'affaires belge et américain, est décédé hier en prison en Belgique. Il avait été arrêté en août 2015, soupçonné d’avoir commis le crime de guerre de traitement inhumain et dégradant, de pillage ainsi que le crime contre l’humanité de réduction en esclavage, en participant au trafic de "diamants de sang" en Sierra Leone. Il aurait entretenu des relations commerciales notamment avec l’ancien président libérien Charles Taylor et le mouvement rebelle RUF (Revolutionary United Front) en Sierra Leone.

Son procès devait se tenir dans un futur proche à Bruxelles et aurait été le premier de l’histoire pour trafic de ressources naturelles qualifié comme crime international. L’avocat Luc Walleyn à Bruxelles, Civitas Maxima à Genève et le Center for Accountability and Rule of Law (CARL) à Freetown ont travaillé depuis des années avec des victimes de la Sierra Leone pour que Michel Desaedeleer soit traduit en justice. L’annonce de son décès, à quelques mois de son procès, signifie donc la fin de l’action pénale dans ce dossier.

Malheureusement, justice ne pourra donc pas être complètement rendue aux victimes des mines de diamants du district de Kono qui ont été réduites en esclavage pendant des mois pour l’enrichissement d’hommes d’affaires occidentaux notamment. Toutefois, l’arrestation de Michel Desaedeleer, son incarcération et le fait que son procès allait se tenir dans les mois qui viennent en Belgique, représentent une victoire pour les victimes qui ont eu le courage de déposer plainte et qui n’ont jamais cessé de réclamer justice.

Il convient aussi de souligner le professionnalisme des autorités judiciaires belges qui ont fait preuve d’une grande diligence dans ce dossier, et ce à tous les niveaux, ainsi que la collaboration octroyée par le gouvernement de la Sierra Leone qui a permis aux autorités belges de venir enquêter dans leur pays.

Civitas Maxima et CARL continueront de lutter de façon inlassable, farouche et indépendante pour que justice soit rendue aux victimes oubliées de crimes internationaux.

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