Alieu Kosiah
Éléments clés
Faction | ULIMO |
Nationalité | Libérien |
Période d'activité | Première guerre civile libérienne |
Acte d'accusation | Crimes de guerre, crimes contre l'humanité |
Statut | Condamné |
Q&A
Pourquoi Kosiah vivait-il en Suisse ?
Kosiah a déménagé en Suisse après la guerre, où il a obtenu le statut de résident permanent.
Pourquoi Kosiah est-il jugé à Bellinzona ?
Le Tribunal pénal fédéral suisse est situé à Bellinzone, au Tessin, depuis 2004. L'emplacement du tribunal a été décidé par le Parlement suisse.
Pourquoi le procès a-t-il été reporté ?
En mars 2020, en raison de la propagation rapide du COVID-19 et des mesures imposées par les autorités suisses en réponse à la pandémie, le TPF a annoncé que le procès d'Alieu Kosiah, ancien commandant de l'ULIMO, avait été reporté.
Alieu Kosiahest un ancien commandant de l’ULIMO (United Liberation Movement of Liberia for Democracy), un groupe rebelle qui a participé à la première guerre civile libérienne (1989-1996) en combattant le NPFL (National Patriotic Front of Liberia) de Charles Taylor. Après la guerre, Kosiah s'est installé en Suisse, où il a obtenu le statut de résident permanent.
Le 10 novembre 2014, les autorités suisses ont arrêté Kosiah dans le cadre d'accusations selon lesquelles il aurait été impliqué dans des massacres de masse dans certaines parties du comté de Lofa au Liberia entre 1993 et 1995. Des plaintes pénales ont été déposées contre lui par plusieurs victimes libériennes, dont quatre étaient représentées par Alain Werner, directeur de Civitas Maxima. Kosiah a été accusé d'avoir ordonné des massacres de civils, des viols et d'autres atrocités dans le nord du Liberia pendant la première guerre civile du pays.
Les chefs d’accusation retenus contre Kosiah sont les actes suivants : avoir ordonné, commis ou participé au meurtre de civils et de soldats hors de combat, avoir profané le cadavre d'un civil, avoir violé un civil, avoir ordonné le traitement cruel de civils, avoir recruté et utilisé un enfant soldat, avoir ordonné plusieurs pillages et avoir ordonné et/ou participé au transport forcé de biens et de munitions par des civils.
Le Tribunal pénal fédéral suisse a reporté le procès à plusieurs reprises en raison de la propagation du COVID-19. Finalement, la Cour a décidé de procéder aux questions préliminaires et à l'audition du prévenu du 3 au 11 décembre 2020. Le reste du procès - l'audition des plaignants et des témoins, et les plaidoiries finales - a eu lieu du 15 février au 5 mars 2021.
Le 18 juin 2021, Alieu Kosiah a été condamné à vingt ans de prison, desquels seront déduites les plus de six années passées en détention préventive, ainsi qu’à payer plus de 50’000 CHF aux sept plaignants qui ont témoigné contre lui.
Les crimes pour lesquels Kosiah est reconnu coupable sont les suivants : avoir ordonné le meurtre de 13 civils et de 2 soldats non armés ; avoir assassiné 4 civils ; avoir violé un civil ; avoir ordonné le traitement cruel de 7 civils ; avoir porté atteinte à la dignité d'un civil décédé ; avoir ordonné à plusieurs reprises le traitement cruel, humiliant et dégradant de plusieurs civils ; avoir infligé à plusieurs civils des traitements cruels, inhumains et dégradants ; avoir ordonné à plusieurs reprises le pillage et avoir utilisé un enfant soldat dans des hostilités armées.
Les crimes pour lesquels Kosiah est acquitté sont les suivants : recrutement d'un enfant soldat, tentative de meurtre d'un civil, complicité dans le meurtre d'un civil et ordre de piller dans un cas.
Cela a été la première fois qu'un ressortissant libérien a été jugé pour des crimes de guerre en relation avec les guerres civiles libériennes, et la première fois que le Tribunal pénal fédéral a organisé un procès pour crimes de guerre.
Le 1er juin 2023, après 4 semaines d'audience entre janvier et février 2023, la Chambre d'appel du Tribunal pénal fédéral suisse (TPF) a déclaré Alieu Kosiah, ancien commandant libérien de la faction rebelle ULIMO (United Liberation Movement of Liberia for Democracy), coupable de plusieurs chefs d'accusation de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Il a également été condamné à une peine d'emprisonnement de 20 ans.
Alieu Kosiah est la première personne à être condamnée pour crimes contre l'humanité en Suisse. Cette décision crée un précédent : alors que la Cour d'appel se prononçait sur cette question pour la première fois, elle a établi que les crimes contre l'humanité commis avant 2011 peuvent être poursuivis en Suisse.
Ressources
Communiqués de presse
Important Documents
[Juin 2023] TPF Communiqué de presse en français (Original)
[Juin 2023] TPF Communiqué de presse
[Juin 2021] Jugement en français (Original)
[Juin 2021] Jugement en anglais
Références externes
- Swissinfo.ch (2023) – Liberian war crimes appeal trial opens in Switzerland
- Le Temps (2023) – En appel, Alieu Kosiah devra aussi répondre de crimes contre l’humanité. Une première pour la justice suisse
- Justice Info (2021) – Judgment awaited in Alieu Kosiah War Crimes Trial
- Heidi.news (2021) – Les tourments d’un enfant-soldat au premier procès en Suisse pour crimes de guerre
- Liberian Observer (2021) – Prosecutor Pushes Court to Convict, Jail and Sanction Kosiah
- Justice Info (2021) – In Swiss Trial, Liberian Victims Tell Chilling Tales Of Alieu Kosiah
- Human Rights Watch (2021) – Q&A: Swiss Trial for Liberia Atrocities: Universal Jurisdiction Paves Path for Justice
- Le Temps (2021) – Les plaignants libériens sont arrivés en Suisse pour être entendus au procès d’Alieu Kosiah
- Geneva Solutions (2020) – Liberian warlord on trial in Switzerland
- Heidi.news (2020) – Les approximations d’Alieu Kosiah, accusé de crimes de guerre, exaspèrent les juges de Bellinzone
- New York Times (2020) – Decades Later, Liberian Warlord Faces War Crimes Trial in Switzerland
- FrontPage Africa (2020) – Swiss Court Sets November Trial Date for Ex-ULIMO Commander, Alieu Kosiah
- Daily Observer (2019) – Switzerland to Prosecute Ex-ULIMO Commander for War Crimes in Liberia
- New York Times (2015) – A Former Commander of Liberian Rebels Is Arrested in Switzerland